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J'ai été bannie de l'école à cause de ma grossesse

A Kinshasa, plusieurs jeunes filles ne parviennent pas à finir leurs études. Parmi les multiples raisons, on retrouve les grossesses non désirées, dues à l'absence d'une bonne éducation sexuelle. Rare sont les filles-mères qui reprennent les études après accouchement.

J'ai été bannie de l'école à cause de ma grossesse
J'ai été bannie de l'école à cause de ma grossesse

A Kinshasa, plusieurs jeunes filles ne parviennent pas à finir leurs études. Parmi les multiples raisons, on retrouve les grossesses non désirées, dues à l'absence d'une bonne éducation sexuelle. Rare sont les filles-mères qui reprennent les études après accouchement. Généralement, les filles-mères n'ont pas le courage et les moyens de reprendre le chemin de l'école. Et donc, elles choisissent d'abandonner les rêves d'enfance. En revanche, les plus courageuses qui souhaitent poursuivre les études, font l'objet de plusieurs formes de stigmatisation et discrimination.

Pour en savoir plus sur la situation que vivent plusieurs filles-mères, je suis allée à la rencontre de Nestorine, dans la commune de Barumbu, l'une des municipalités populaires de la capitale congolaise.

L'indifférence de certaines écoles 

Bien que nos lois n'interdissent pas à une fille enceinte d'être admise à l'école, peu d'écoles seulement acceptent facilement l'admission des filles-mères. Par conséquent, les promoteurs d'écoles ne font pas du tout l'effort d'élaguer toute forme de discrimination envers les filles-mères. C'est le cas de Nestorine, que j'ai rencontré y a quelques semaines. Engrossée par son copain, la jeune fille âgée de 16 ans, m'a raconté de tout cœur, les difficultés auxquelles elle a dû faire face dans son école pendant la grossesse.

Trahie par ma sœur 

Au début de la grossesse, Nestorine partait au cours sans que ses condisciples sachent dans quel état elle était. Elle m'a confiée ceci : « Je suis tombé enceinte lorsque j'étais en 6-ème année des humanités. Devant ce dilemme, je ne savais pas quoi faire. J'en ai parlé à ma grande sœur et elle m'a conseillé de ne pas en parler à quelqu'un d'autre. Je comptais interrompre ma grossesse, et ma sœur connaissait déjà un médecin pour cela. »

Elle poursuit en disant : « Quelques jours après, alors que je discutais avec ma sœur à la maison, une autre de mes grandes sœurs a surpris notre conversation. Ayant appris que j'étais grosse et que je voulais me faire avorter, elle a eu peur que les choses tournent mal. Sans me dire, elle en a parlé au pasteur de notre maman, qui s'est catégoriquement opposé à l'idée de recourir à l'avortement. »

Bannie de l'école

En fin de compte, tout le monde a su que Nestorine était enceinte, y compris son école. Malgré cela, elle avait la force et la détermination de continuer ses études, surtout qu'elle était à deux doigts de décrocher son diplôme d'Etat. Elle pensait que, comme elle était déjà à la fin de sa scolarité, son école la laisserait finir au moins l'année en cours. Curieusement, l'école lui a signifiait qu'elle ne pouvait plus assister aux cours. Malgré les supplications, les autorités de son établissement scolaire ont refusé de revenir sur leur décision.

« L'année scolaire était presque à la fin, et je tenais à y aller jusqu'au bout. Mais l'école m'a obligée de rester à la maison. Moi qui comptais passer mon examen d'Etat cette année, malheureusement à cause d'une grossesse non désirée, j'ai arrêté mes études" s'est-t-elle exprimée. » 

Hornela Mumbela

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